Le design émotionnel, c’est un concept généralement utilisé par les designers et créateurs. Le principe de celui-ci est de faire passer une émotion au travers d’un support, en utilisant le graphisme.

En effet, lorsqu’un designer conçoit une interface, un objet, une œuvre, il essaie habituellement de transmettre une émotion à l’aide de sa fibre artistique. Le concepteur utilise donc un mariage d’éléments ayant une esthétique qui fait appel aux sens.

Il ne s’agit pas seulement de créer quelque chose de beau, mais de créer quelque chose qui fasse ressentir une émotion, en utilisant les sens. Ces éléments peuvent donc inclure la conception visuelle (couleurs, images, etc.), l’audio, les odeurs et même la conception haptique (sensations tactiles, comme les vibrations ou les textures).

Il existe plusieurs façons d’intégrer ces éléments dans votre conception web afin de créer une expérience plus riche pour les utilisateurs.

Concernant le design émotionnel dans le web, le but est plutôt de faire sentir à l’utilisateur qu’un humain a conçu l’interface numérique, pour un autre humain, même s’il la consulte sur une machine.

L’objectif est alors de faire passer un moment agréable, pour que l’internaute ressente ces émotions et faire en sorte qu’il puisse se souvenir du site et de l’expérience qu’il a vécu.

Pourquoi utiliser le Design Émotionnel pour une interface ? Pour créer un engouement autour du site, entrer davantage en relation avec l’utilisateur pour le fidéliser et engendrer une mémorisation.

Le premier grand axe d’utilisation de Design Émotionnel est de répondre à un besoin.

Les utilisateurs, aujourd’hui, veulent plus que de la simplicité ou de la rapidité, même si ce sont les tendances actuelles. Désormais, ils souhaitent être envoûtés.

Cependant, l’interface doit être principalement fonctionnelle et fiable, et le procédé du Design Émotionnel doit être au service de celle-ci. Répondre à un besoin, c’est aussi résoudre des difficultés par le design.

Quand il s’agit de théorie du besoin, le premier grand nom est Abraham Maslow, qui a su classer ce comportement en 5 catégories. Dans l’ordre croissant, nous avons physiologique (survie de l’individu), sécurité (protection), appartenance (sphère sociale), estime (être reconnu par les autres) et enfin, accomplissement (s’épanouir). Cette pyramide très connue peut très bien être utilisée pour le web. Si nous la transposons au numérique, les besoins du site internet sont d’être fonctionnel pour accomplir une tâche, fiable pour avoir un site sans erreurs, utilisable de manière intuitive pour être simple et rapide, et agréable pour engendrer de l’enchantement.

C’est pour cela qu’une interface qui n’innove pas risque de s’éloigner des besoins des utilisateurs.

Les utilisations du Design Émotionnel sont diverses et la profession de Webdesigner doit encore être capable de polyvalence. Il est difficile de savoir où sont les limites du métier. Après la personnalité, la dernière utilisation est l’émotion.

Le métier de Webdesigner n’est pas le seul impliqué dans ce processus de Design Émotionnel. Faire passer un sentiment est un long travail qui réunit plusieurs coeurs de métiers : designer, marketing, développeur, etc. C’est tout un processus de conception qui est à définir pour engendrer une réaction affective. Celle-ci peut passer par des notifications personnalisées, des effets sonores, mais surtout par la créativité graphique comme les icônes, le choix des images, les animations, etc. Un professionnel de la création doit être informé sur le fait que chaque détail est important pour créer de l’engagement et transmettre une image de confiance.

Il faut noter que les émotions engendrent la mémorisation. En effet, les expériences émotives laissent une empreinte profonde dans notre mémoire à long terme.

Lorsque le design est bien fait, il permet de différencier une interface d’une autre, et joue sur la façon dont les utilisateurs naviguent. Par exemple, certains graphistes utilisent le contraste visuel et cognitif, qui aide à reconnaître les différents concepts.

Un des grands noms du Design Émotionnel est Apple. Cette marque a commencé à utiliser ce procédé par ses publicités et son slogan : “nous pensons que vous allez l’aimer”.

Mais ce n’est pas tout, l’annonceur va même jusqu’à imaginer les fonctions émotionnelles de ses produits. Par exemple, lorsqu’un MacBook est en veille, le clignotement du voyant imite la respiration humaine.

Prenons un autre exemple avec l’interface de Deezer. En 2006, son nom était blogmusik, et l’interface n’était composée que de 5 blocs principaux. Ces éléments et le graphisme sont très sommaires, peu réfléchis et peu ergonomiques. Il faut plus d’efforts pour rendre l’utilisation de Deezer agréable, car, par exemple, aucune image n’est présente. En 2007, l’interface est ré-étudiée pour être un peu plus agréable à regarder et à utiliser. Il faut attendre 2009 pour voir l’apparition de bannières visuelles, et patienter jusqu’en 2015 pour que l’ergonomie soit à son maximum, dans le but de faire vivre des émotions musicales aux utilisateurs.

Les évolutions graphiques observées au cours des années dans le Design Émotionnel sont celles-ci : la photographie prend de plus en plus de place, la typographie devient plus impactante, les pages ne s’allongent plus, le responsive structure les sites et l’épuré fait son entrée.

Sources :

Design Émotionnel, Aarron WALTER

Décryptage Design Émotionnel